Le Journaliste partagé entre la communication et l’information électorale.Quel comportement adopter ?(Tribune d’Adelard Obul’ Okwess).
Le journaliste partagé entre la communication et l’information électorale. Quel comportement adopter ?
Les périodes électorales ont toujours été des moments particuliers dans l’histoire des peuples. Que l’on aille choisir le chef de l’Etat ou son chef de rue, il y a enjeu de pouvoir derrière toute élection. Il s’agit principalement de céder une partie de sa souveraineté à un individu ou un groupe d’individus qui, une fois élus, seront investis d’un pouvoir sur nous.
Pour procéder par comparaison, les élections c’est comme une compétition de football. Avant la phase finale, on s’entraîne en organisant meetings et matinées politiques. On fait le plein des partisans à gauche et à droite, on recrute, on sensibilise. On est dans les éliminatoires.
Puis va intervenir la phase finale, exactement comme on le vit avec la coupe du monde ou la coupe d’Afrique des Nations. Là, chaque équipe aligne les meilleurs de ses joueurs et dévoile son meilleur jeu pour remporter la coupe.
C’est la période où les partis et regroupements politiques alignent les meilleurs candidats et déploient les grands moyens pour rafler les sièges. Et là, bien souvent, tous les coups sont permis. La manipulation marche à fond. Il faut contrer les adversaires et parfois leur fabriquer une mauvaise réputation.
De nos jours, l’un des moyens les plus efficaces de réussir à emballer les foules est la communication. Elle est basée sur la nécessité pour les partis de se présenter devant les électeurs comme ayant le meilleur programme, et leurs candidats les meilleurs profils.
Des cabinets en communication sont parfois recrutés pour organiser cette bonne perception auprès des futurs électeurs. Des arguments, parfois mensongers, des discours angélisants sont mis à contribution pour réussir à soudoyer les futurs électeurs.
Nous sommes en plein dans la communication électorale. Une communication au service du parti, du regroupement politique ou du candidat. Cette communication est tout naturellement partisane. C’est le métier des communicants, recrutés et payés pour.
D’autre part, il y a la nécessité pour les futurs électeurs d’être au courant du processus, des étapes importantes, des programmes des candidats et des partis, des procédures de vote, de la répartition des siège, j’en passe et des meilleurs.
Nous sommes là dans le domaine de l’information électorale. Elle vise à donner suffisamment d’informations aux futurs électeurs sur le processus.
A la différence de la communication, l’information électorale est, elle, non partisane et d’intérêt public. C’est le travail des journalistes, des spécialistes de l’information.
Pour revenir à notre comparaison de départ : la communication est l’œuvre des managers et communicants des équipes qui ont la mission de vanter les mérites de leurs teams.
Tandis que les reportages et analyses sur les matchs sont conduits par des journalistes et autres spécialistes dans le souci de rendre intelligible et compréhensible ce que le grand public voit.
En matière électorale donc, le comportement du journaliste devrait être celui de rester en dehors de la scène, d’observer et de dire, kamona kamba comme on dirait dans une de nos langues nationales.
Cette attitude lui impose des devoirs. D’abord celui d’être objectif. Pas nécessairement neutre mais objectif. C’est le comportement qu’adopte par exemple le journaliste argentin qui ne s’empêche point de saluer avec un long goaaaaaaaal le premier but de Lionel Messi à la coupe du monde, mais qui ne s’empêche pas de commenter avec honnêteté la belle prestation de l’équipe adverse.
Ce journaliste ne s’empêchera point de citer le nom de Luka Modric ou celui de Sadio Mané lorsque ceux-ci seront en position dangereuse devant le but argentin. Car, l’objet de son reportage n’est pas nécessairement la victoire de son équipe, mais c’est avant tout et surtout le match en lui-même.
De même, le journaliste sportif venu de Kinshasa ne s’empêchera point de citer les noms des joueurs de Bilanga Matebo de Mbanza-Ngungu, de Vuzokul d’Idiofa, de Tout Violent Tshipepele ou du Tout Solide Malekesa même si, par ailleurs, ce journaliste est partisan de V. Club, de Mazembe ou de Maniema Union, pour ne citer que ces quelques équipes-là.
Nous sommes là dans le deuxième pilier cardinal de la couverture électorale, celui de l’équilibre. L’équilibre dans le contenu de l’information électorale signifie que le journaliste, tout en étant proche de telle ou telle tendance, ne devrait nullement s’empêcher de parler des autres tendances, en faveur de ses lecteurs, téléspectateurs, auditeurs ou audinautes.
L’équilibre se conjuguant en genre et en nombre avec le sujet qu’il accompagne, il se concrétise à travers le choix de l’équité de l’information.
L’équité n’est pas synonyme d’égalité. En effet, l’égalité suggère que chaque parti, chaque candidat ait le même temps d’antenne au cours de la période de campagne électorale. C’est le devoir des médias publics d’assurer cette répartition égalitaire.
Quant à l’équité recommandée au journaliste, elle induit le fait que chacun devrait être traité à sa juste valeur. Car, en termes de partis et de candidats, l’un est d’envergure nationale, l’autre est provincial et un autre a choisi de rester au niveau local. Lupopo et DCMP n’ont pas le même poids que Tout Grand Razy de Moanda ou Mulunge de Mbandaka.
Toujours est-il que le journaliste sportif, comme le journaliste en information électorale, choisiront de parler de manière convenable et équitable de tous les prétendants.
Car, dans les faits, tous les candidats ne seront pas élus, tout comme toute les équipes ne seront pas championnes. L’attitude du journaliste est donc celle de rester focalisé sur l’objet de son reportage ou de son analyse, en privilégiant l’équilibre et l’équité.
Adelard Obul’Okwess
Très très enrichissant,merci beaucoup pour cet parallélisme cher maître.
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