Sommet des trois bassins forestiers du monde : les participants s’engagent à préserver la biodiversité.
Près de 5 000 participants dont une dizaine de chefs d’Etat ont fait le tour des problématiques liées à la préservation des écosystèmes de biodiversité et des forêts tropicales, du 26 au 28 octobre à Kintelé, non loin de Brazzaville. Le sommet des trois bassins qui les y a regroupés, sous le patronage du président de la République, Denis Sassou N’Guesso leur a donné l’occasion de réaffirmer leurs engagements à lutter contre les changements climatiques.
Le sommet de Brazzaville, le deuxième du genre a baissé les rideaux le 20 octobre à Kintélé. La cérémonie d’ouverture du segment présidentiel a permis aux participants de suivre un peu plus d’une trentaine d’interventions.
Des appels à passer des promesses aux actes
Chaque intervenant a dévoilé la politique environnementale de son pays et appelé les participants à créer une alliance regroupant les trois bassins tropicaux (l’Amazonie, le Congo et le Bornéo-Mékong).
Le président de l’Union africaine (UA), Azali Assoumani a martelé sur l’urgence d’agir pour la planète. Les effets dévastateurs des changements climatiques sur les écosystèmes et les économies ne sont plus à démontrer, a-t-il déclaré. C’est pourquoi, « le temps n’est plus aux longs et beaux discours mais aux actes concrets car il nous faut rapidement mobiliser le financement nécessaire pour espérer pouvoir sauver notre maison commune, la planète », a-t-il poursuivi.
Le président de la transition gabonaise, Brice Clotaire Oligui Nguema a été le premier à intervenir au nom de son pays dont il a réaffirmé la détermination à assumer ses engagements internationaux, notamment dans la protection des écosystèmes, la gestion durable des ressources naturelles et la lutte contre les changements climatiques. Grâce à sa politique environnementale que Brice Clotaire Oligui Nguema a qualifiée d’efficace, le Gabon est devenu un acteur clé dans la lutte contre les changements climatiques en raison de sa grande capacité à séquestrer le bioxyde de carbone.
Pour lui, le Gabon est « conscient de la valeur inestimable que ses forêts rendent à ses populations et à l’ensemble de l’humanité [et] estime que l’heure est arrivée à la communauté internationale de soutenir en retour ses efforts. Cette attente légitime doit évidemment s’étendre à l’ensemble des pays des trois bassins forestiers [le Congo, l’Amazonie et le Bornéo-Mékong] qui abritent les réserves vitales de carbone et de biodiversité de la planète », a-t-il déclaré. Selon le président de la transition gabonaise, « le temps n’est plus aux promesses et aux déclarations d’intention. C’est le moment de concrétiser la mise en œuvre de la déclaration des dirigeants de Glasgow sur les forêts et l’usage des sols ».
Passer de l’économie de rente à la bio-économie
Prenant la parole à la tribune du sommet, le président centrafricain, Faustin Archange Touadera a souligné la nécessité de se doter d’une stratégie commune, de parler d’une seule et même voix pour, selon lui, aboutir à des meilleurs résultats.
Dans une intervention à distance, le président brésilien a rappelé que son pays a réduit de 50% les abattages des arbres. Luiz Inácio Lula da Silva a estimé que les trois bassins devraient arriver à la COP 28 en novembre avec une vision commune et un objectif durable des forêts.
Le président français, Emmanuel Macron n’a pas pu faire le déplacement de Brazzaville, dit-il à cause de l’actualité internationale. Il est intervenu à distance en affirmant que la protection des forêts tropicales est une priorité majeure pour son pays. Les stocks de carbone et de biodiversité largement concentrés dans les trois plus grands bassins forestiers du monde sont des trésors dont l’humanité ne peut s’en passer, a-t-il poursuivi. « Ce dont nous avons besoin, ce sont donc des partenariats justes avec des pays forestiers qui abritent sur leur sol les plus grands stocks de carbone et de biodiversité mais qui sont aussi confrontés à des défis économiques majeurs. Nous voulons en fait sortir de l’économie de rente qui détruit les forêts et la biodiversité et entrer dans la bio-économie. Ce partenariat autour du capital naturel, je suis convaincu, est l’une des priorités majeures des prochaines années », a-t-il souligné.
Le président français a, notamment, salué l’engagement personnel du président Sassou-Nguesso, ainsi que le bilan impressionnant du président Lula qui a fait chuter des alertes à la déforestation au Brésil.
Pour une coopération renforcée
Les participants au sommet de Brazzaville, consacré aux trois grands bassins forestiers tropicaux mondiaux, ont constaté le besoin d’une plus grande collaboration internationale pour protéger la forêt, essentielle à la régulation du climat.
Dans un message vidéo, à distance, le secrétaire général de l’Onu, António Guterres a appelé au renforcement de la collaboration mondiale, afin de protéger les actifs naturels et précieux de la planète. Il a assuré que « l’Onu est prête à soutenir vos efforts. En travaillant ensemble, nous pourrons bâtir un monde plus sûr, plus durable et plus résilient ». Pour António Guterres « cela signifie qu’il faut considérer les forêts comme les actifs qui peuvent contribuer à débloquer les ressources financières nécessaires pour financer les mesures de renforcement de la résilience ».
Pour sa part, le président des Comores et président en exercice de l’Union africaine (UA), Azali Assoumani, a martelé sur l’urgence d’agir pour la planète d’autant plus que les effets dévastateurs du changement climatique sur les écosystèmes et les économies ne sont plus à démontrer. « Pour l’UA, ce sommet de 2023 porte l’espoir de voir s’enclencher enfin un processus de coopération renforcée entre les trois bassins de manière à répondre efficacement aux défis de la préservation de la biodiversité, la protection des zones humides et la lutte contre la désertification. »
Outre les allocutions des chefs d’Etat, plusieurs chefs de délégations se sont exprimés à la tribune du sommet lors du segment de haut niveau.