Vivre par Procuration : La Boulimie Politique au Congo(Tribune de Daniel Murhula)
Dans le paysage politique du Congo, une tendance persistante se dessine : la perpétuation dynastique du pouvoir. Cette boulimie politique et ce gourmandisme semblent être inscrits dans l’ADN même de la gouvernance, où les descendants des anciens dirigeants continuent de régner, créant ainsi un cycle interminable de domination. Le constat est frappant : les grands-parents de ceux qui nous gouvernent aujourd’hui étaient aux commandes des ancêtres de nos concitoyens, leurs parents ont dirigé nos générations précédentes, et désormais, ces mêmes dirigeants nous gouvernent tandis qu’ils préparent leurs propres enfants à prendre le relais demain.
Dans cette réalité politique, où les lignées familiales semblent être les seules à se succéder au sommet du pouvoir, où se situe alors le rôle du peuple ? Sommes-nous simplement des spectateurs passifs, destinés à accompagner cette élite au pouvoir sans jamais avoir notre mot à dire ? La question mérite d’être posée.
Pourtant, parmi nous, la jeunesse, une nouvelle génération se lève, prête à défier cet ordre établi, à questionner cette héritage de pouvoir familial et à revendiquer sa propre place dans la gouvernance du pays. Cette jeunesse, pourtant souvent reléguée au second plan, montre une volonté croissante de s’affirmer et de prendre part activement à la construction de l’avenir du Congo.
Mais pourquoi alors certains jeunes semblent-ils encore embrasser la gloire de leurs oppresseurs ? Est-ce un manque de confiance en leurs propres capacités, ou simplement le résultat d’une manipulation savamment orchestrée par le système en place ?
La révolution de la jeunesse se profile comme l’unique voie pour briser ce cercle vicieux de l’égoïsme politique. C’est par une prise de conscience collective, un engagement sans faille et une lutte acharnée pour une gouvernance plus juste et équitable que nous pourrons éradiquer cette culture de la domination dynastique.
Il est temps de mettre fin à cette gouvernance par procuration, où le peuple est relégué au rôle de simple observateur. L’heure est venue pour la jeunesse de prendre son destin en main, de se dresser contre l’égoïsme des autorités morales et de revendiquer son droit à un avenir meilleur, où le pouvoir est véritablement entre les mains du peuple, et non pas confisqué par une élite politique autoproclamée.
Daniel Murhula, acteur politique indépendant au Sud Kivu.