Dire que la Constitution de 2006 est celle des belligérants est un Mensonge (Analyse Hervé Diakiese)
En République Démocratique du Congo, le débat sur la révision constitutionnelle refait surface et le Président de la République, Félix Tshisekedi dont le second mandat prend fin en 2028 a longuement échangé avec la diaspora Congolaise à ce sujet lors de sa mission officielle intervenue récemment en France.
Déjà des décibels montent du côté de son Camp politique qui semble appuyer la modification de la constitution, celui-ci ne s’empêche pas d’opérer une diabolisation de la Constitution de 2006 en le qualifiant d’une « Constitution des belligérants. »
Ce vocable ne passe pas chez certains acteurs majeurs de la classe politique congolaise. C’est le cas de Maître Hervé Diakiese, porte parole de Ensemble pour la République,le parti de l’opposant Moïse KATUMBI Chapwe.
Voici son analyse comparative faite pour éclairer l’opinion sur la Constitution de 2006, revisitée en 2011:
Ce que n’est pas la Constitution de 2006, contrairement au mensonge qui est véhiculé, la constitution de 2006 n’est pas une Constitution des belligérants insiste Hervé Diakiese.
Rappelez-vous. Après les accords de San-City prolongé par les accords de Pretoria, un nouvel ordre politique est mis en place. Nous revenons d’une balkanisation de fait de notre pays. L’ensemble du territoire national n’est pas sous contrôle Gouvernemental. Des administrations politico-Militaires sont mises en place avec des pouvoirs régaliens qui échappent au contrôle du pouvoir du pays.
C’est au cours d’un accord de paix qu’un premier compromis va être trouvé. C’est avoir un cadre de transition, un partage équitable et équilibré du pouvoir permettant une transition vers un État Démocratique.
Dans son rappel historique, ici Hervé Diakiese évoque le retour à l’unité nationale et une gestion conjointe entre toutes les forces vives de la Nation,en tant que participant au dialogue entre Congolais de Sun-City, le porte parole de Ensemble pour la République, a donc étalé la mission de la Constitution de 2004.
Il ajoute :
« Donc si à la rigueur, on fait parler d’une Constitution des belligérants, on parlerait de la Constitution de 2004 et non celle de 2006. Bien qu’elle soit associée à l’exercice et à la gestion de ces institutions, l’opposition non armée ainsi que la société civile. »
Donc nous quittions selon lui le cadre propre de la Constitution des belligérants.
Voici ses propos pour démontrer que la Constitution de 2006 est le fruit de la volonté du peuple Congolais.
« Bien au contraire la Constitution de 2006, elle, elle a été votée. Donc les premières élections que nous organisons pendant la transition, ce sont les élections par voie référendaire, donc le référendum, le vote de la Constitution de 2006 ».
Il poursuit :
Le référendum s’est passé en 2005, on l’appelle constitution de 2006 parce qu’elle est promulguée après le référendum en février 2006.
Il confirme donc que c’est le peuple Congolais, à 86 % de sa majorité qui vote cette Constitution.
Cet élément est d’autant plus important qu’il faut relever que nous n’avons jamais organisé de référendum constitutionnel dans l’histoire de notre pays. C’est la première Constitution qui est votée par notre pays. Donc elle n’est pas non plus une Constitution de transition.
La mission de la Constitution pour Hervé Diakiese :
C’est une Constitution qui a été votée par le peuple dans son ensemble afin de mettre en place des institutions, des pouvoirs aux animateurs qui vont gérer l’État et organiser la cohésion nationale, aul’unité nationale autour des valeurs des Démocraties, autour des valeurs de l’unité nationale, autour des valeurs de redistributions des richesses nationales. Et surtout autour des valeurs des résistances à toute dictature pour ne pas revenir à la case de départ.
Bien qu’il n’ait pas expressément dit qu’il est pour ou contre la modification de la Constitution mais ce haut cadre du parti de Moïse a dit non à un retour à la case de départ.
La récente modification de la Constitution de 2006 a eu lieu en 2011, cette revisitation a supprimé le second à l’élection présidentielle et a renforcé les pouvoirs du Président de la République sur la gestion des Provinces avec la possibilité de révoquer un Gouverneur en cas de faute grave.
JL