Scandale: À l’UNISIC, Kambayi engage à tour de bras
C’est devenu infernal de travailler à l’UNISIC (ex-IFASIC) pour le personnel engagé dans cet établissement public. Chaque jour, et ce n’est point un euphémisme, le Comité de gestion dirigé par le retraité professeur Kambayi engage du nouveau personnel. Ça va du personnel scientifique au personnel administratif. En deux ans de mandat, Kambayi et son équipe ont engagé près de 100 personnes, sans considération ni de la procédure administrative, ni des contraintes budgétaires.
Tenez. Alors que l’engagement d’un assistant de recherche ou d’enseignement est régi par le Vade mecum qui indique toute la procédure en la matière, le comité Kambayi n’en fait qu’à sa manière. Sans qu’aucun département ne présente le besoin, sans avis ni du département ni de la faculté, des dizaines d’assistants ont été engagés d’abord sous couvert d’assistants de recherche, puis ont été transformés en assistants d’enseignement sans ménagement. Tout cela piloté par le duo Secrétaire Général à la recherche, Deo Namegabe et le Recteur Kambayi. Allez-y voir la qualité des personnes engagées. On y trouve du tout, y compris des anciens étudiants venus de tous les établissements n’ayant même aucun lien avec les Sciences de l’information et de la communication (SIC).
Clientelisme et tribalisme
Plus grave, la plupart de ces engagements ont été effectués depuis décembre 2023, alors qu’une instruction interdit tout engagement et tout mouvement du personnel. Pour cacher leur forfait, les autorités de l’UNISIC ont antidatées ces nominations. Et d’ailleurs, les actes de nomination ne sont jamais rendus publics, les notifications se faisant sous le manteau, à l’insu et du Directeur du personnel et des syndicats. Et pour bien faire, certains nouveaux engagés, sans jamais avoir presté, touchent leur prime de transport depuis janvier 2024. Pas plus tard qu’il y a une semaine, de nouvelles têtes ont débarqué à l’IFASIC. Information prise, ce sont les recommandés de certains ministres et des membres de famille de famille. L’Administrateur du Budget de l’UNISIC, un certain Trésor Mbatshio, cousin du ministre sortant de l’ESU, Mohindo Nzangi, est passé champion en cette matière. Son cabinet, qu’il change à son gré, est aujourd’hui composé des membres de famille. Il a même réussi à faire engager les sœurs de son épouse pourtant elle-même AB à l’ISAM. C’est d’ailleurs lui, le nommé Mbatshio qui programme le paiement de ces nouvelles unités, sans tenir compte ni du budget voté par le conseil de l’université, ni des autres dépenses qu’il bloque à volonté. Ce n’est pas pour rien qu’on l’a surnommé congélateur au sein de l’UNISIC. Il userait en fait de son rapprochement avec le ministre sortant pour narguer tout le personnel et imposer sa loi.
Vivement l’IGF
Le personnel de l’UNISIC se réjouit de la sortie du nouveau Gouvernement. Il espère ardemment que la nouvelle ministre et le Conseil d’administration des universités vont mettre fin à cet imbroglio créé par des personnes soutenues en haut lieu. Le personnel de l’UNISIC attend ardemment l’intervention de l’IGF pour remettre de l’ordre. Car la cour des comptes a failli à sa mission. Un rapport d’audit effectué depuis deux ans par la cour des comptes tarde à être rendu public. Il semblerait que le dossier serait bloqué quelque part.
Pour une institution spécialisée de renommée internationale, il serait dommage que l’Etat propriétaire la laisse dépérir à cause du clientélisme.