Table Ronde sur l’état de siège : Monstre hybride ou croque-mitaine ?

C’est depuis ce 14 Août 2023 que plus de 200 personnes ont effectué le déplacement des provinces de l’Ituri et Nord Kivu pour Kinshasa afin de venir participer à la table ronde organisée par le gouvernement pour décider sur l’avenir de l’état de siège en vigueur dans l’Ituri et le Nord Kivu depuis plus d’une année.

Sous un oeil observateur du chef de l’État Félix Antoine TSHISEKEDI qui a donné le go de ces travaux,il est besoin pour les participants à ces assises, dont plusieurs invités se trouvant à Kinshasa ,de décider s’il faille maintenir, requalifier ou lever cet état de siège ?

Un exercice assez mitigé dans la mesure où pour plus d’un,il est simplement question par le parallélisme de forme et de compétence ,un principe de droit selon lequel un acte pris suivant une certaine procédure ne peut être modifié ou abrogé qu’en suivant une procédure identique.l’acteur politique Jonas Kasimba l’a aussi bien souligné dans un tweet.le Nord Kivu disposant d’un Gouverneur et d une assemblée provinciale,il faut remettre cet ordre constitutionnel par une décision communiquée sans consultation populaire autant que la mise à l’écart de ceux ci a été faite sans cette concertation populaire.

L’ancien Gouverneur du Nord Kivu durant près de 12 ans,Julien Paluku Kahongya, actuel ministre de l’industrie ne s’est pas empêché sur base d’une analyse bien fournie et avec des arguments probants,de demander purement et simplement la levée de cet état de siège.

Évidemment dans la foulée,il y’a beaucoup de personnes qui pour des intérêts qui leur sont propres veulent le maintien de cette situation avec les autorités militaires à la tête de ces deux provinces et mise au frigo des autorités civiles provinciales pourtant désignées par la population selon la voie démocratique.

Selon plusieurs indiscrétions,les vraies décisions seraient déjà prises mais il est simplement question de chercher à masquer ou mieux calmer l’opinion comme quoi la décision serait une émanation des participants aux assises, difficile de le croire quant on sait comment les congolais enfermés dans cet hémicycle se comportent quand il s’agit de parvenir à une décision devant rencontrer la volonté de la population concernée.On serait dans une projection de placer des autorités provinciales civiles avec une sorte des commissaires spéciaux qui seraient des militaires,on sait comprendre qui aura réellement le pouvoir.La formule sera que la décision finale sera déposée sur la table du chef de l’État pour en étudier la mise en exécution.

Retour sur cet analyste anonyme qui rencontre la préoccupation de lengonyalengi.net

L’histoire retiendra qu’un état de siège avait été instauré dans le soucis de ramener la paix, la sécurité et l’autorité de l’État, mais à la grande surprise, ce dernier s’était transformé en mobilisateur des recettes et avait permis à l’ennemi, adf, mai-mai et M23 d’élargir leurs rayons d’actions.

L’histoire retiendra que c’est à l’époque de l’état de siège que plusieurs véhicules et maisons ont été incendiés sur les axes routiers Beni-Kasindi, Kasindi-Karuruma, Beni-Bunia, Beni-Biakato-Mambasa, Beni-Butembo.

L’histoire retiendra que c’est toujours à l’époque de l’état de siège que plusieurs personnes ont été massacrées à Lume, Bulongo, Mutwanga, Kikingi, Rugenzi, Lwanoli, Kamango, Nobili, Kainama, Luna, Makisabo, Mwenda, Nzenga, Masambo, Eringeti, Samboko, Beu-manyama, Mamove, Karuruma, Maboya, Kalunguta, Kisunga, Isale, Kiondo, Bulambo, Kalau, Kalingathe, etc.

L’histoire retiendra que c’est à l’époque de l’état de siège que la Prison Kakwangura de Butembo avait été attaquée par 80 adf qui avaient réussi à libérer plus 1000 détenus dont plusieurs criminels

L’histoire retiendra que c’est à l’époque de l’état de siège qu’un commissaire supérieur principal de la police nationale congolaise avait été tué et sa garde à Butembo, ses jeeps étaient toutes incendiées sans aucune intervention.

L’histoire retiendra que c’est toujours à l’époque de l’état de siège que la ville de Butembo est devenu ingouvernable avec des attaques mai-mai presque chaque jour.

L’histoire retiendra que c’est à l’époque de l’état de siège qu’un citoyen avait été tué par un policier lors d’un bouclage systématique des véhicules automoteurs à Goma pour la maximisation des recettes.

L’histoire retiendra que, c’est à l’epoque de l’état de siège que le territoire de Rutshuru est passé sous contrôle ennemis du M23, avec des coins stratégiques comme Bunagana, Rutshuru-centre et Kiwanja.

L’histoire retiendra que, c’est à l’époque de l’état de siège que le phénomène 40 voleurs s’est dangeusement développé dans tous les quartiers de la ville.

L’histoire retiendra que c’est à l’époque toujours de l’état de siège que les cas de meurtres, assassins et kidnappings se sont accentués en ville de Goma.

L’histoire retiendra que c’est à l’époque de l’état de siège que la sœur Docteur Sylvie a été tuée, calcinée dans l’hôpital de Maboya où elle était engagée pour sauver les vies humaines.

L’histoire retiendra que c’est toujours à l’époque de l’état de siège que le couple Pathanguli Abdoul a été tué égorgé à son domicile en chefferie de Bashu.

L’histoire retiendra que c’est à l’époque de l’état de siège que 3/4 du territoire Lubero était occupé par les Mai-mai qui font la loi en imposant des taxes à la population.

L’histoire retiendra que c’est à l’époque de l’état de siège que le territoire de Masisi vit ses cauchemars insecuritaires avec des affrontements entre miliciens sous pseudonyme d’un conflit inter-ethnique faisant des morts côté population.

L’histoire retiendra que c’est à l’époque de l’état de siège qu’un militaire a construit un rond-point avec son nom.

L’histoire retiendra que c’est toujours à l’époque de l’état de siège qu’un officiel militaire des FARDC du grade de colonel avait été attaqué puis tué à son domicile à Butembo par des mai-mai

L’histoire retiendra que c’est à l’époque de l’état de siège que les autorités militaires de l’état de siège face à leur échec de ne pas rétablir la paix, avaient interdit la prise de la boisson traditionnelle communément appelée « Kasikisi » à Butembo.

L’histoire retiendra que c’est encore et toujours à l’époque de l’état de siège que notre armée et notre police ont été qualifiées de non protectrice de la population par le Président Burundais, ces dernières ont été remplacées par une forces des pays voisins pour sécuriser et protéger la population de Rutshuru à lieu et place de nos forces.

L’histoire retiendra que, c’est à l’epoque de l’état de siège que les espaces publiques de l’État ont été morcelés et vendus aux particuliers.

L’histoire retiendra que c’est toujours à l’époque de l’état de siège qu’une partie du Lac avait été vendue aux particuliers.

L’histoire retiendra que c’est toujours à l’époque de l’état de siège qu’il ne se passait aucune nuit sans un corps sans vie étranglé, ramassé soit sur le lac, soit dans une avenue en ville de Goma.

L’histoire retiendra que c’est toujours à l’époque de l’état de siège que plusieurs leaders des groupes armés locaux et étrangers avaient été accueillis dans plusieurs villages et cités de la province du Nord-Kivu et Ituri comme des libérateurs et y tenir des meetings populaires.

L’histoire retiendra…

Que retenir ?

Face à un tel tableau, l’opinion via les mouvements citoyens s’est exprimé hier et à dit qu’il n’aura servi à rien de pérenniser cet état de siège et à l’approche des élections comme la grande amélioration sécuritaire a brillé par son absence, raison même de cette instauration de l’état de siège.Il n’est pas nécessaire de requalifier ou maintenir ce régime mais simplement le lever.Afin que ce qui apparaît comme arbitraire cède la place à la voie réellement constitutionnel.Plusieurs députés de ces deux provinces accusent les militaires de s’intéresser plus à la gestion de l’administration publique en lieu et place de combattre l’insécurité et les forces négatives.

Bravo Zulu