
Carnage minier à Mwenga: Les victimes ne décolèrent pas au terme de leur mission de plaidoyer à Kinshasa

L’exploitation illégale des minerais dans le territoire de Mwenga, dans la province du Sud-Kivu, continue d’inquiéter les populations de cette partie de la République démocratique du Congo (RDC). Pour mettre fin à ces pratiques qui privent Mwenga de plusieurs ressources, la Société civile de ce coin n’est pas restée indifférente.
Une délégation a fait le déplacement de Kinshasa afin de rencontrer différentes autorités du pays, dans le but de trouver une solution définitive à cette situation qui alarme les populations de Mwenga depuis des années.
Au cours d’un point de presse tenu le samedi 1er février 2025 par une frange de la société civile de Mwenga, composée essentiellement des membres de l’Asbl ADVEM ( Association de défense des victimes de l’exploitation illicite des entreprises minières de Mwenga), les habitants de Mwenga ont adressé un ras-le-bol de cette situation qui n’a que trop duré.
« Nous avons rencontré les autorités du pays pour leur faire part du calvaire que vivent les populations de Mwenga. Le plaidoyer que nous faisons, c’est dans le but d’obtenir réparation des préjudices subis à cause d’une exploitation barbare des minerais. Des sujets chinois se permettent de déplacer des rivières, ravager des champs des paisibles habitants de Mwenga, détruire des étangs piscicoles… simplement pour exploiter les minerais de manière illégale », a déclaré l’abbé Kalozo Mukange Dieudonné.
Selon cet acteur de la Société civile du Sud-Kivu, c’est dans le souci de dénoncer l’exploitation illicite des minerais dans le territoire de Mwenga par des sociétés à capitaux étrangers que la délégation de l’Association de défense des victimes de l’exploitation illicite des entreprises minières à Mwenga (ADVEM) séjourne à Kinshasa (RDC). Celle-ci plaide donc pour une gestion rationnelle des ressources naturelles de ce territoire. Pour lui, l’exploitation minière dans le territoire de Mwenga doit se faire dans le respect de ce que stipule le code minier.
« De 2018 à nos jours, il se vit une exploitation minière cavalière dans la province du Sud-Kivu en général, et en particulier en chefferies de Wamuzimu, Basile, Burhinyi, Luhwinja et Lwindi dans le territoire de Mwenga. Des opérateurs miniers en complicité avec certaines autorités tant au niveau national, provincial que local entretiennent un désordre organisé et un flou artistique dans l’exploitation des minerais et ce, dans le seul but de s’enrichir abusivement au dépens des populations locales et même du gouvernement de la République », a expliqué l’abbé Kalozo Mukange Dieudonné.
Signalons que dans leur démarche, la Société civile de Mwenga veut obtenir des autorités congolaises la cessation de cette exploitation barbare des minerais dans ce territoire du Sud-Kivu. En plus, elle tient à obtenir réparation après que les champs, les rivières, les étangs et autres ont été sauvagement dévastés par des exploitants miniers, en défaveur des populations locales.
La Société civile de Mwenga est abasourdie du fait que des personnes non autorisées à exploiter les minerais soient sécurisées par des militaires de la République ainsi que par des agents de la Police nationale congolaise. Elle en appelle à l’implication personnelle du président de la République afin de désamorcer la crise.
CHRONIK’ECO
