La Russie biffe l’Algérie de la carte de ses alliés, le régime en totale errance.*

Mis à l’écart des célébrations à Moscou du 80ème anniversaire de la fin de la guerre contre les nazis par son supposé allié historique, l’Algérie encaisse une humiliation diplomatique retentissante. Absente du très symbolique «Jour de la Victoire» à Moscou, elle découvre que la Russie ne la considère plus, ni comme amie, ni comme alliée. Une gifle géopolitique de plus pour un régime isolé, paranoïaque, impulsif et qui a perdu à la fois sa boussole et toute crédibilité aux yeux du monde.
Les festivités ont eu lieu en grande pompe vendredi et samedi derniers à Moscou. Et c’est dans un mélange de faste et d’élégance dont seule la Russie a le secret que le président Vladimir Poutine a convié ses alliés et partenaires à célébrer les 80 ans de la victoire de l’Armée rouge sur l’Allemagne nazie, un événement baptisé Le Jour de la Victoire. La Seconde Guerre mondiale a fait plus de 20 millions de morts en URSS. Au menu: des réceptions officielles et une parade militaire sur la place Rouge à Moscou, tenue vendredi. L’occasion pour la Russie, en guerre ouverte contre l’Occident, de compter ses amis. Et ils étaient nombreux. Vingt-neuf chefs d’État ou de gouvernement ont ainsi fait le déplacement, notamment le Chinois Xi Jinping et le Brésilien Lula da Silva. Les dirigeants de l’Éthiopie, du Kazakhstan, du Bélarus, du Vietnam, de l’Arménie, de Cuba et du Venezuela étaient également de la partie. S’y sont ajoutés, plus près de chez nous, le président égyptien Abdelfattah Al-Sissi, le commandant de l’Armée nationale libyenne, Khalifa Haftar, et le président burkinabé Ibrahim Traoré.
Dans le lot, s’il est un pays dont l’absence s’est fait remarquer, c’est le prétendu allié numéro 1 de la Russie en Afrique– et ce, depuis son indépendance– et un de ses principaux clients en matière d’armement dans le monde: l’Algérie. Le voisin n’a pas été invité à la fête. Ni le président Tebboune, ni aucun de ses ministres, et encore moins un représentant de l’armée n’ont ainsi fait d’apparition. Pour les observateurs de la chose algérienne comme pour les chancelleries étrangères, notamment occidentales, la surprise a été grande. Le message russe n’en est que plus clair: l’Algérie n’est ni un pays ami, ni un allié. C’est même le contraire.
En recevant avec cérémonial le maréchal libyen Khalifa Haftar, bête noire de Tebboune qui a multiplié les déclarations incendiaires à son égard, et le burkinabé Ibrahim Traoré, partie intégrante du trio sahélien (avec le Mali et le Niger) en conflit diplomatique ouvert avec Alger– avec rappel d’ambassadeurs–, Vladimir Poutine signifie clairement soutenir le camp opposé. Et que tous ceux en Algérie qui espéraient le contraire se rassurent: Alger semble avoir perdu Moscou.